Le titre de ce billet de blog rappelant l'appel de Margret Thatcher en 1984 „I want my money back“ est certes provocateur, mais c'est voulu. Il exprime bien en effet de quoi il s'agit quand on parle de Risk & Insurance Management en 2017. À „l'ère du numérique“, les données représentent la plus grande richesse pour les Risk & Insurance Manager et il est plus important que jamais d'en récupérer le contrôle pour diminuer la dépendance par rapport aux compétences de gestion et d'analyse de données de ses prestataires de services (courtier et/ou assureur).

En effet, ce qui rend notre monde plus riche (et aussi malheureusement plus dangereux), ce ne sont pas tant les biens matériels que de plus en plus des valeurs immatérielles comme les codes sources, les idées et la réputation, et bien sûr les données. Elles sont le pétrole du 21^ème siècle, car elles alimentent le moteur qu'on nomme "analytique" et transforment vos données de risque et d'assurance en informations pertinentes et analisables. Des informations qui, en combinaison avec votre expérience (et celle de vos prestataires de services) mènent à des décisions concernant les risques à assurer ou pas, un montant optimal de prise en charge du risque et les secteurs appropriés pour des investissements dans des mesures de prévention. Et ce ne sont là que quelques exemples des décisions pour lesquelles vous, en tant que responsable de la gestion des risques et des assurances, avez besoin de données à jours et complètes.

Risk & Insurance Management numérique? Pas si évident.

Et c'est justement ici que vous dépendez du „degré de maturité numérique“ de vos prestataires de services. En effet, ce n'est pas vous qui décidez de la manière dont vos prestataires saisissent et traitent les nombreuses données qui sont disponibles dans le cadre de processus de gestion des risques et des assurances, pour les transformer ensuite en informations et en recommandations et les mettre à votre disposition. Il n'y a que deux possibilités : la modernité d'une „usine d'informations“ ou la vétusté d'une „manufacture de données“.

Par exemple, certains assureurs dans le secteur des clients privés s'intéressent depuis quelques années avec succès à des solutions numériques. Et ils font aussi à leurs clients industriels de plus en plus d'offres numériques self-service. Par contre, beaucoup de courtiers en assurance des risques industriels n'ont pas encore en 2017 envisagé l'ère du numérique.

Tout à fait regrettable, surtout si on considère que ce que nous voulons aujourd'hui, c'est communiquer et travailler avec le plus d'efficacité, d'information et d'autodétermination possible. Et cela vaut également pour la gestion des risques et des assurances.

Alors, prenez tout simplement le temps de répondre pour vous-même aux questions suivantes:

• Pouvez-vous à tout moment avoir une vue d'ensemble à jour, par exemple, sur vos coûts d'assurance et de sinistres  (au niveau international) ?
• Si ce n'est pas le cas : êtes-vous satisfait des informations reçues (à votre demande) de votre prestataire de services concernant les primes, les sinistres et les sites ?
• Trouvez-vous que les processus comme la gestion des sinistres et les renouvellements sont efficaces et transparents pour toutes les personnes concernées ?
• Trouvez-vous que votre courtier est un spécialiste qui sait considérer vos données non pas comme un „poids“ mais comme une „richesse“, au service de votre succès commun (dans le sens de réduction des coûts du risque) ?

Vous avez majoritairement répondu par „Non“ ? Cela veut dire que votre prestataire privilégie principalement un modèle d'activité „analogue“, se distinguant en grande partie par des processus manuels et peu d'innovations numériques (ex. déclaration de sinistre depuis un mobile ou une tablette, automatisation de processus de renouvellement, portails self-service ou solutions analytiques).

Soyez bien conscient qu'en tant que client, vous payez par votre contribution non seulement les services et le réseau de votre courtier, mais que vous cofinancez aussi la continuité de nombreux processus administratifs non créateurs de valeur.

Il est temps reprendre le contrôle sur vos données

Contre-proposition : et si vous troquiez sans plus attendre votre poste de co-pilote contre celui du pilote, pour décider vous-même à l'avenir de la destination et du trajet à suivre ? Et si vous récupériez le contrôle sur toutes vos données de risque et d'assurance, sur les évaluations et les rapports, pour reprendre un peu de votre liberté par rapport à votre courtier ?

Avec votre propre outil informatique, vous pourriez le faire. Vous conserveriez votre indépendance et décideriez des règles du jeu. Comment est-ce que je veux travailler avec mes prestataires de service (courtiers, assureurs) ? Comment faire pour réunir toutes les parties concernées en vue d'une communication efficace et transparente ? De quelles données ai-je besoin, de la part de qui, avec quelle fréquence ? Quelles évaluations et quels indices me sont-ils nécessaires pour mon travail quotidien ?

Rien n'est aussi stable que le changement : les prestataires de services et les interlocuteurs vont et viennent, les processus et les exigences réglementaires changent, mais vos données de risque, d'assurance et de sinistre restent votre atout principal. Récupérez vos données et n'en cédez jamais plus le contrôle.

PS: Il est bien connu qu'une meilleure efficacité des processus et de meilleures données constituent une situation gagnant-gagnant pour toutes les parties concernées. N'hésitez-donc pas à demander à votre courtier ou à votre assureur s'il investit dans un système d'information de gestion du risque (RMIS) comme alternative moderne à la gestion sous Excel.